samedi 8 décembre 2018

Tristan au stade des champions : retournement de situation

Il est facile de s'attacher à un personnage. Il est facile de l'idéaliser aussi. Il en va de même pour nos enfants et nos amis. Or, qui peut se targuer de vertu au point de prétendre être toujours au-dessus des malices?

Je pense qu'il y a une part d'ombre en chacun de nous et que les enfants, quoi qu'on en pense, n'y échappent pas. Au stade des champions, c'est ce côté obscur que j'ai voulu explorer.

Nous vivons dans un monde de comparaison exacerbée par les médias et le discours publicitaire auquel les enfants n'échappent pas. Du moins, difficilement. Il y a une pression à la performance qui force chacun à s'imaginer une manière de s'élever au-dessus de la masse. C'est cette pression de devoir toujours se sentir meilleur, plus fort et plus grand qui m'a inspiré l'image du stade et le thème du sport pour cette nouvelle aventure.

Tristan est un héros. Un personnage attachant qui transpire la gentillesse et l'empathie. Mais, dans la quête de dépasser les autres, il en vient à l'oublier. Et cet oubli fait de lui, peu à peu, sans trop qu'on s'en rende compte, le méchant de l'histoire.

J'aime l'idée d'entraîner le lecteur sur les traces d'un méchant sympathique. Je trouve ça un peu tordu et, surtout, dangereusement authentique. Parce que c'est un peu ça, être un humain. Comprendre que nous ne sommes pas parfaits, que même les amis, même nous, les plus gentils et les plus fins ont leurs moments de faiblesse qui peuvent, ponctuellement, en faire les méchants de l'histoire.

Mais il y a tout de même un prix à payer lorsque les relations tournent mal et il faut en être conscient. N'est-on pas toujours soumis au jugement des autres?

Et il y a un prix à ça. Et, surtout, toujours un moyen de se racheter.

Ce sera le sujet d'une quatrième et dernière aventure de la série.

Mais ça, ce sera début 2019 et, en 2019, ça fera onze ans que mon premier livre aura paru.

Ma rétrospective se termine donc sur ce billet. Mais pas ma carrière, je vous rassure. En dix ans de contacts, de succès grands, minces ou mitigés, au cours desquels des milliers de personnes m'ont accordé le privilège de lire mes livres, j'ai vu naître un tas de projets que je me promets de mener à terme.

J'espère que vous continuerez à m'accompagner dans mon exploration de l'être humain, même si, pour le moment du moins, je la mène à hauteur d'enfant.

Là-dessus, je souhaite à tous les lecteurs et toutes les lectrices de ce blogue de joyeuses fêtes et un vie longue et remplie.

À l'an prochain!

jeudi 1 novembre 2018

Le début de l'épopée Tristan

Tristan, on le sait, se prénommait Arthur et n'était pas destiné à devenir une série. D'ailleurs, je j'avais jusqu'ici jamais songé à faire une série.

J'aime les histoires qui ont un début et une fin et, d'ailleurs, j'ai beaucoup de mal à commencer un projet sans avoir une idée assez claire de comment il se termine.

Donc, Tristan a cessé d'être Arthur pour adopter un nouveau destin, celui de Tristan, le chevalier amoureux!

J'avais du mal à voir comment réinvestir l'univers de mon personnage. Il fat se rappeler qu'un grande partie de l'intrigue du premier livre tenait au fait que l'univers du personnage se transformait. J'avais beau réfléchir, je ne voyais pas comment reproduire ce phénomène étrange sans devenir redondant. J'ai revisité mon concept et je l'ai détaillé. D'un côté, il y avait ce garçon sensible et imaginatif qui avait eu du mal à s'adapter. Ensuite, l'imagination qui transforme l'univers dudit garçon. Enfin, les références aux romans de chevalerie du 12ième siècle.

Et il y avait ce nouveau prénom, Tristan, qui venait mettre l'amour au coeur de l'histoire. Arthur était un chef. Tristan était amoureux, il y avait de quoi faire.

J'ai donc pris cet angle. Je me suis dit que Tristan devait finir amoureux. Or l'amour n'est pas au coeur des préoccupations des enfants de 10 ans. Mais il arrive parfois qu'il s'impose aux enfants de 12! Tristan devait ainsi changer d'année scolaire pour terminer sa course à 12 ans!

Il y aurait donc une histoire par année, de la quatrième à la sixième.

Mais, question platement pratique, pour éviter que la série tombe dans l'oubli, Agnès m'a suggéré d'écrire une histoire de vacances pour faire patienter le lectorat.

Qui dit vacances, dit balades, flâneries, explorations...

J'ai décidé de placer la deuxième aventure de mon héros sous le thème des récits d'exploration et des romans d'aventures du 18ième siècle. L'amour attendrait, il fallait voir Tristan prendre la mer! Mais à sa manière.

mercredi 3 octobre 2018

Jouer la poésie

Vous avez du mal à aborder la poésie avec vos élèves et rêvez de lui faire vivre une expérience créative interactive et enrichissante? Cette activité est pour vous.

L'animation consiste en une immersion dans la poésie pour la jeunesse et l'adolescence ou l'animateur alterne entre lectures de poèmes et exercices d'écritures adressés aux élèves. Ensemble, tous expérimentent divers aspects du travail d'écriture poétique et partagent le fruit de leur labeur. De quoi allumer la flamme du poète en eux!

L'activité est offerte aux élèves du troisième cycle du primaire et du secondaire en formule d'une ou deux heures.

L'activité se veut également pertinente pour la formation des enseignants et enseignantes.

mardi 25 septembre 2018

Niska : le livre que je ne voulais pas faire

J'ai l'impression d'avoir tout dit sur ce livre, mais bon, puisque j'ai promis une rétrospective sur l'écriture de mes romans, je ne peux faire l'économie de celui-ci.

Rebelote!

Quand j'ai reçu le courriel de la directrice des Éditions du soleil de minuit j'ai eu un mouvement de recul. Je ne voulais plus écrire sur les Amérindiens. J'avais dit ce que j'avais à dire sur le sujet et, surtout, je redoutais d'être identifié à une thématique. être "le gars qui écrit sur les Indiens" ne m'intéressait pas, d'autant plus que je ne suis pas Autochtone!

D'un autre côté, le message était flatteur. Et c'était la première fois qu'on me passait une commande!

J'ai promis d'y penser par pure courtoisie. Mais j'y ai pensé honnêtement, par respect.

Le problème des sujet difficiles, c'est de trouver le bon angle. Pour une histoire de violence, le réflexe est, bien entendu, de montrer la violence. Mais il s'agit d'un réflexe que tout le monde aurait, ce qui est le contraire de l'originalité.

Je ne voulais pas parler de la violence ou des abus qu'ont vécu ces garçons et ces filles que le gouvernement canadien a arraché à leurs familles durant des décennies. Non.  Ce livre-là avait été déjà écrit. J'ai alors eu cette idée : l'histoire a retenu le sort des enfants, mais le drame s'est vécu aux deux bouts du spectre, les parents aussi étaient des victimes!

J'ai donc décidé de prendre l'angle d'un père de famille, rendu fou qu'on lui ait enlevé son fils unique. Je me suis dit qu'il était là, mon roman. Un père fou qui tente à tout prix de déjouer la réalité en l'appelant de toutes ses forces par une sorte de rituel vain, un appel au retour jamais entendu. Je me suis dit qu'il était là l'angle que je pouvais le mieux défendre. Puis, le temps d'une balade dans un sentier, j'ai eu une sorte de révélation : quel plus beau symbole des allers et retours que celui des oiseaux migrateurs! Le père tenterai de conjurer le sort en sculptant des bernaches en bois (je viens de dévoiler une des intrigues du roman...)!

Et tout s'est mis en place. Le nom des personnages, la structure du récit, tout!

Je ne parlerais pas de violence, mais plutôt de déchirure. Mon roman n'aurait pas de méchants, il serait l'expression d'une situation intenable que tous, malgré leur bonne foi, contribueraient à consolider.

Parce que c'est là qu'il était, le drame des pensionnats amérindiens : pas dans sa violence, mais dans sa funeste absurdité.

J'ai dit oui.

J'ai fait le livre. S'il vous intéresse, vous pouvez vous le procurer en cliquant ici.

Anecdote à propos de ce titre :

C'est tout de même ironique que ce livre que je ne voulais pas faire a fini par se faire presque tout seul!


samedi 1 septembre 2018

La naissance de Tristan

La série Tristan, au départ n'en était pas une.

J'avais été saisi en voyant mon garçon s'éloigner vers sa nouvelle école et l'image de le voir tout petit dans un monde trop grand pour lui m'était apparue. Je me suis dit qu'elle était belle, cette image, et que de jouer sur la perception qu'on peut avoir de notre environnement pourrait être chouette d'un point de vue narratif.

Le point de départ était donc mes craintes au sujet de l'adaptation de mon fils à sa nouvelle école. Par bonheur, il n'y a rencontré aucune difficulté. Toutefois, ceux qui suivent ce blogue depuis le début se rappelleront que ma principale préoccupation à écrire est l'exploration de l'être humain dans ses états limites; j'écris pour comprendre la bête que nous sommes, en somme. J'étais donc décidé à explorer comment cet enfant (qui allait devenir Tristan) pourrait vivre et, surtout vaincre ce problème à la fois simple et complexe. La clé m'est apparue assez claire (et pour tout dire, c'est plutôt évident et bien documenté!) : briser l'isolement. Un enfant seul est une victime. Il suffit de briser l'isolement pour que, déjà, le problème trouve une part de résolution. Passer de l'individu au groupe, donc.

Mon concept en était un eu sur l'image et la perception. L'image de la guilde de chevalier, comme modèle du groupe d'amis luttant contre l'adversité, s'est imposée rapidement. Il me fallait une guilde de chevaliers magiques. Et tout à coup, j'ai eu cette idée d'aller piger dans les références des romans de chevalerie et de la littérature médiévale. Le cycle arthurien et le Graal, Rabelais et ses géants, les fées.

Je tenais quelque chose.

Je me suis donc lancé.

Frénétiquement.

J'écrivais soir et matin y consacrant chaque minute de mes temps libres.

Les chevaliers se fédérant autour d'une cause, la mienne serait l'amitié. Mais il me fallait mon Graal! L'objet représentant tout ce qu'elle a de noble et détenant l'espoir ainsi que le pouvoir ultime capable de venir à bout de tous les maux! L'amitié est belle. Elle n'a pas de valeur en dehors de la pureté de sa forme. Comme les billes avec lesquelles jouent les enfants depuis... l'Antiquité! Un jouet qu'on trouve partout de nos jours, mais qui a fait partie du quotidien des enfants de toutes les époques et de toutes les parties du monde! Les billes de verre seraient mon Graal. Après tout, les billes, on les échange, on les gagne et on les perd, on les trouve belles, on s'y attache, elles n'appartiennent à aucune classe sociale et ne renferment aucune technologie. Elles sont à la portée de tous et placent tous les enfants sur le même pied. Elles ont tout ça en commun avec l'amitié: une allégorie parfaite!

Mon univers serait tout à fait réaliste (l'école, la maison, la cour) mais traité à la sauce merveilleuse du douzième siècle à travers l'imagination de mon protagoniste anonyme. Parce que, il faut bien le dire, et je trouvais important de ne pas révéler le nom de mon personnage, qui était alors Arthur, en cours de récit. Mon personnage souffrant devait finir en tant que roi! Et, j'ai toujours cru que de ne pas nommer permettait une plus grande identification de la part du lecteur.

J'ai écrit le texte et je l'ai aimé. Beaucoup, même. Je l'ai fait lire à plusieurs personnes (Magali Laurent, Diane Groulx, Jessie Chrétien), qui m'ont convaincu que "Chevaliers de la bille en verre" était digne d'intérêt.

La maison d'édition à laquelle je l'ai d'abord proposé s'est montrée très intéressée, mais pour des raisons de ligne éditoriale qui auraient affecté les noms de mes personnages, et donc mon univers de référence (le monde de l'édition est rempli de contraintes qu'il faut comprendre et respecter), j'ai décidé d'aller voir ailleurs. Pour être bref, le projet a atterri chez Dominique et compagnie.

Ils m'ont proposé d'en faire une série.

J'ai d'abord refusé. Je voyais mal comment réinvestir cet univers complexe sans me répéter.

Je garderai les raisons de mon changement d'idée pour le prochain billet sur Tristan, histoire de ne pas être trop long et d'avoir encore des choses à dire.

Si ce livre vous intéresse, vous pouvez vous le procurer en cliquant ici.

Anecdote à propos de ce titre : 

Comme je l'ai dit plus haut, le titre d'origine de ce livre était "Chevaliers de la bille en verre" et le personnage principal se prénommait Arthur. Or, Dominique et compagnie possédait (et possède toujours!) une collection à ce nom. J'étais réticent à changer le nom de mon personnage. Je tenais au côté chevalerie de mon récit et j'avais tourné le dos à un éditeur pour préserver mon concept... On a discuté, tourné le problème dans tous les sens et soudain, Agnès, la directrice littéraire responsable du projet, est arrivée avec l'idée de Tristan. Tristan aussi est un chevalier! Et c'est justement ce nouveau prénom qui m'a permis d'imaginer la suite de la série! Mais ça aussi, ça fera l'objet d'un nouveau billet.

samedi 18 août 2018

Tristan au stade des champions enfin en librairie!

Un troisième volet à la séries Tristan!

mardi 7 août 2018

L'épopée Mamadi

Il y a un conte que je me plais à raconter. Une très vieille histoire juive sur la résilience et la mémoire des origines qu'on m'avait résumée un jour à l'université et que j'ai habillée de mes mots. Cette histoire (qu'on peut trouver sous la forme d'un album intitulé "Un merveilleux petit rien") j'ai décidé un jour d'en faire ma propre version sous forme de roman.

Or, dans le plan que j'en avais fait, le récit se déroulait au tout début de la seconde Guerre Mondiale et portait sur la fuite d'une mère et de son enfant. Une histoire de route et d'errance, de camps de réfugiés aussi.

Je me suis mis à faire des recherches sur la dynamique des camps. J'ai lu des dizaines de récits de migrants qui fuyaient la guerre. Or, aucun de ces récits ne trouvait son origine en Europe. De même que je n'ai trouvé aucun texte détaillant la réalité des migrants lors du deuxième conflit mondial. Chacun des textes que j'avais pu consulter m'envoyait en Afrique. Les notes qu j'avais prises en faisaient de même...

Je ne me suis pas laissé décourager et j'ai commencé à écrire mon roman.

Un bombardement, de la poussière, un drame horrible vécu à hauteur d'homme, l'arrivée des Allemands à Dantzig. C'était un bon début.

L'école où je travaillais avait un contingent d'enseignants africains plutôt important, dont un, avec lequel je me suis rapidement lié d'amitié. Au fil de nos discussions, j'ai appris qu'il était rwandais et qu'il possédait le statut de réfugié au Canada. Sans entrer dans les détails, disons que je me trouvais en face du plus riche des témoignages et, surtout, face à une réalité troublante : rien ne vient à bout de la vie tant qu'on y croit. Cette ami était l'incarnation de la résilience. Et je lui ai fait la promesse (en lui demandant la permission) d'un jour parler de lui dans un de mes livres.

Mon histoire de Dantzig plafonnait. J'avais du mal à faire sortir mes personnages de la ville et à mettre mon récit en marche. En même temps, chaque fois que je relisais mes notes, je me retrouvais en Afrique. Quand je me rendais au travail, j'y croisais encore l'Afrique. Si bien que j'en suis venu à me dire que pour faire débloquer mon histoire de la deuxième Guerre Mondiale, je devais d'abord me sortir l'Afrique de la tête.

J'ai donc ouvert un nouveau fichier sur le bureau de mon ordinateur. Et je me suis mis au travail.

Tout d'abord, j'avais besoin d'un personnage. Il y avait un élève souriant et très attachant, fils d'un de mes collègues immigrés, à qui j'enseignais. Il se prénommait Mohamed, nous l'appelions Mamadi. Un sourire large barrait toujours son visage. Il était passionné de soccer (il est professionnel aux États-Unis aujourd'hui). J'ai décidé de m'inspirer de lui. Et je l'ai placé dans l'histoire de mon ami rwandais en me demandant comment, au quotidien, il aurait pu, enfant, garder la tête haute et conserver la motivation de passer à travers l'épreuve. La première phrase que j'ai inscrite dans mon document allait devenir le titre du roman : "Qu'est-ce qui fait courir Mamadi?"

Cette phrase, je la lisais chaque jour, elle était le leitmotiv que je me répétais constamment. Pour moi. Pour mes personnages également.

Puis, au moment où je commençais à trouver la motivation difficile, une dame que je côtoyais à l'époque a été frappée subitement d'une maladie grave (ici encore je me passerai de détails afin de préserver son identité) au terme de laquelle on a dû lui amputer des membres. Malgré cette tragédie, la première phrase qu'elle m'a adressée après l'opération était : " Ça va, je suis vivante."

À son tour, j'ai décidé d'en faire Mamadi.

Et je me suis interdit de me plaindre de mes difficultés à me motiver chaque jour à écrire par respect pour elle et sa famille. En leur honneur, devrais-je plutôt dire.

J'ai écrit ce livre comme une course de fond. Je voulais un texte qui se précipite toujours en avant. Un rythme haletant. Je voulais également y raconter l'histoire d'un garçon souriant, optimiste malgré la dureté de sa situation, bref l'histoire d'un véritable survivant. Je voulais connaître la différence entre ceux qui s'en sortent et ceux qui abandonnent, parce que trop souvent, dans ma vie à moi, il m'était arrivé d'abandonner.

Dès sa sortie, ce livre a connu du succès. Il a tout de suite été retenu dans la liste préliminaire du Prix des nouvelles voix de la littérature, puis dans celle du Prix jeunesse des libraires du Québec. Il a été souligné et critiqué sur différentes plateformes en Amérique et en Europe. J'ai reçu des lettres et des courriels de lecteurs émus par mon personnage. Bref, il a rayonné. Et plusieurs écoles l'ont adopté comme lecture obligatoire pour aborder les thèmes de la différence, des effets de la guerre sur les enfants, de l'espoir et du sport.

Disons que c'est une grande fierté pour moi d'avoir écrit ce livre et qu'il constitue le véritable point de départ de ma carrière d'auteur.

Anecdote à propos de ce titre

C'est sciemment que j'ai décidé de ne pas nommer le pays dans lequel se situe le roman, mon but étant d'empêcher l'histoire d'être une "anecdote" dans l'histoire. Avec mon récit, j'ai voulu explorer les thèmes de la résilience et de l'enfance, pas faire le récit d'une crise politique. Ceci dit, mon amoureuse m'a suggéré de nommer l'endroit, pour que le lecteur s'y retrouve. Je ne l'ai pas fait, mais j'ai tout de même placé des indices dans le texte qui permettent de découvrir de quel conflit je me suis inspiré précisément. À ce jour, un seul lecteur m'a nommé avec assurance le nom dudit endroit.

Si le coeur vous en dit, vous pouvez commander le livre en ligne en cliquant ici.

vendredi 27 juillet 2018

Redonner : La malédiction de Carcajou

Après la sortie de L'envol du pygargue, je me suis permis une pause d'écriture, puis je me suis essayé à différents projets pour adulte que j'ai fini par abandonner.

L'écriture est faite de tâtonnement.

Écoutant le conseil d'André Carpentier (il faut éviter de se répéter!), j'avais décidé de ne plus écrire sur les Amérindiens. Je ne voulais pas être associé à une thématique unique.

J'enseignais toujours à Manawan et j'étais impliqué dans la coordination du plan de réussite de l'école. C'est au cours des discussions sur la littératie et la place donnée à la culture atikamekw dans les programmes d'enseignement que m'est venue l'idée de publier une légende.

Il faut dire que le texte du Carcajou, je l'enseignais à mes élèves depuis quelques années. Et chaque fois, j'étais surpris de voir comment la vaste majorité d'entre eux (pour ne pas dire la totalité!) n'en avaient jamais entendu parler. Comment se faisait-il que moi, prof de français de secondaire 3, je connaissais ce texte et pas eux? Cette histoire, pourtant, avait été colligée en 1928 auprès des Atikamekw de Manawan-même! Elle était donc issue de la culture de ces adolescents, mais avait été oubliée par la plupart des aînés, qui ne la racontaient plus.

Il faut dire que le texte avait été rédigé seulement dans sa version traduite : en français. Seuls ceux qui en connaissaient l'existence y avaient accès.

Toujours par souci de littératie et de passage de culture, je me suis questionné sur l'origine des histoires que les parents lisaient à leurs enfants le soir, au moment du coucher et j'ai eu un choc : rien ne provenait de leur propre terreau culturel! Pire, rien n'existait dans leur langue! Pas étonnant que la lecture soit perçue comme une activité étrangère!

J'ai alors songé qu'une des solutions à ces deux problèmes était l'édition d'un nombre suffisant d'albums illustrés dans la langue d'origine de cette nation autochtone.

Il y avait moyen de remédier à ça.

Je me suis donc empressé de rédiger une version au goût du jour de la version écrite d'origine du conte et j'ai trouvé un traducteur ainsi qu'un illustrateur. Je savais que les Éditions du soleil de minuit publiaient leurs albums en version bilingue; le texte pourrait en conséquence être lu en atikamekw et, du même coup, être réappris par la nation qui en était à l'origine!

C'est ainsi que ce livre a vu le jour. J'ai hésité longuement avant de mettre mon nom sur la couverture, mais on m'a convaincu de le faire, pour des raisons commerciales.

Aujourd'hui, le texte est enseigné dans les école primaires atikamekw et, pour les enfants de Manawan, je suis devenu une sorte de vedette. C'est drôle, il s m'interpellent comme un des leurs et me comblent de compliments. Je suis, pour eux, une sorte de Justin Bieber des livres!

Anecdote sur le titre:

L'utilisation de l'article "de" plutôt que "du" vise à rappeler que, dans la tradition autochtone, les animaux et les humains ont la même origine. Les animaux ont tous déjà été des êtres humains. Carcajou est donc le nom du personnage humain et non celui de l'animal.

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mardi 17 juillet 2018

"L'envol du pygargue" : un premier livre totalement assumé

J'avais donc écrit ce premier roman, "La clé de la nuit". Mais j'étais demeuré sur ma faim.

Il faut dire que, lors de mes études, j'avais acquis certaines convictions sur la pratique de l'écriture littéraire, qui vont bien au-delà du simple fait que d'écrire une histoire divertissante. Et mon premier titre me semblait à des lieues de mon idéal.

Il faut dire que je ne m'étais jamais imaginé auteur de romans d'aventure, ni même auteur pour la jeunesse!

Le livre avait été plutôt bien reçu, c'était vrai, mais je le sentais loin de moi. J'avais l'impression de ne pas m'y être investi suffisamment. Or, je suis d'avis encore aujourd'hui, que c'est dans l'investissement personnel de l'auteur que se trouve l'authenticité d'un livre. De plus, j'avais voulu donner vie à un imaginaire issu des Atikamekw en m'inspirant de la forme traditionnelle de leurs contes et de certaines des créatures qui les peuplent. Mais j'avais l'impression de n'avoir rien dit sur eux (l'un des rôles de l'auteur n'est-il pas de donner un point de vue sur le réel?). J'avais passé près de six ans à Manawan, j'y avais développé des amitiés et fait des rencontres surprenantes. Bref, j'avais la conviction de pouvoir faire mieux et, surtout, celle d'avoir beaucoup plus à dire.

Mon arrivée à Manawan avait coïncidé avec un grand mouvement de retour à la culture ancestrale, qui s'était amorcé quelques années plus tôt, du moins, c'est ce que j'ai cru comprendre. Le groupe de chanteurs Black Bears en était à sa première année, le Pow-Wow n'existait pas encore. Mais le mode de pensée traditionnel circulait librement. Bref, on sentait l'ébullition d'une forme de Révolution tranquille à la sauce autochtone. Je me sentais privilégié d'assister à une forme de renaissance populaire. Mais en même temps, je ne pouvais m'empêcher de me demander quels étaient les avantages et les limites de ce mode de pensé fort différent de la pensée linéaire et factuelle qui domine en Occident. 

Il y avait là matière à réflexion et, surtout, à exploration.

Je me suis donc mis à réfléchir à comment je pourrais faire un véritable premier roman à mon image. Un récit qui me permettrait de faire la paix avec ma vision de la littérature.

Puis, une série d'événements personnels purement anecdotiques sur lesquels je ne m'attarderai pas (j'ai un penchant pour la pudeur...) ont fait que je me suis retrouvé en arrêt de travail. Je ne sais pas pour vous, mais pour moi, les épreuves semblent un moment privilégié pour faire le point se recentrer sur ce que la vie a d'essentiel.

C'est donc ce que j'ai décidé de faire : écrire.

Mais il me fallait un projet : c'est là que l'idée de "L'envol du pygargue" a surgi.

Comme La clé de la nuit ne m'avait pas satisfait, j'ai décidé de revisiter le même univers, mais avec un angle différent. Au lieu de mettre en action les personnages tirés d'une légende (imaginée par moi) qu'un grand-père racontait à ses petits enfants, j'ai décidé de retourner la chaussette et de mettre en scène les mêmes petits-enfants et le même grand-père, mais cette fois, dans leur vie de tous les jours et d'explorer, par leur entremise, l'effet de leurs croyances sur leur quotidien.

Alors je me suis mis au travail. Et c'est là que la magie a véritablement opéré. En parlant d'eux, je me suis aperçu que je parlais de moi. Et que tout dans ce livre se transformait lentement en allégorie de ma propre reconstruction. J'utilisais des légendes et je les interprétais à ma sauce, elles résonnaient en moi, je me voyais en elles. Je vivais, par l'écriture, un échange culturel profond, une sorte de prise de conscience spirituelle de mon propre rapport au monde et aux êtres (n'allez lire rien de transcendantal dans les lignes qui précèdent, je demeure une athée convaincu et très platement immanent).

J'ai écrit ce livre en trois mois environ. Le soir-même où je l'ai terminé, j'ai fait imprimer le texte et l'ai relu d'une traite. À la fin de ma lecture, je l'ai déposé sur ma table avec la conviction que je venais d'écrire quelque chose de bon. De vrai. D'éminemment authentique.

Je me sentais l'écrivain que je désirais être.

J'étais fier. Pour la première fois depuis de longs mois.

Je n'ai pas hésité une minute et je l'ai envoyé aux Éditions du soleil de minuit. Il y a été accueilli avec beaucoup d'enthousiasme. Malheureusement, ce roman que j'adore n'a pas trouvé le public qu'il méritait et c'est bien dommage.

Toutefois, deux ans après sa sortie, en 2011, il faisait la finale du prix Québec/Wallonie-Bruxelles de littérature pour la jeunesse. Pour la première fois, j'étais en lice pour un prix... international de surcroît!

Petite anecdote sur ce titre :

Au départ, ce roman initiatique s'intitulait "Le retour du pygargue". Mais quelques jours avant l'envoi à l'impression, j'ai reçu un courriel de la part de l'éditrice m'annonçant qu'un autre roman, avec le même titre et s'adressant au même groupe d'âge venait tout juste de paraître! Nous avons donc dû en modifier le titre.

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vendredi 13 juillet 2018

Un premier texte long : "La clé de la nuit"

Je suis arrivé à Manawan au mois d'août 2002 et, l'année suivante, je suis devenu prof de français de secondaire 3.

À l'époque, j'étais exclusivement un auteur de nouvelles. Quelques publications dans XYZ, la revue de la nouvelle constituaient l'essentiel de ma bibliographie et je travaillais à temps très, très perdu à la composition d'un recueil, qui n'a toujours pas vu le jour, d'ailleurs. L'acclimatation à mon travail d'enseignant me demandait tout mon temps et mon intégration à la communauté était une priorité pour moi. De plus, j'attendais un premier fils, ce qui, pour le moins, obligeait une certaine remise en question de ma pratique et de mes ambitions.

Pour ainsi dire, je n'écrivais pas beaucoup.

Mais j'avais décidé de mettre mes compétences en littérature au coeur de mon enseignement. Je voulais faire lire et écrire mes élèves afin de leur permettre d'acquérir les compétences du programme de formation par un maximum de pratique. Or, j'ai rapidement réalisé que, pour la grande majorité de mes élèves, le livre était un objet étrange, voire étranger, qui les rebutait au possible. Le vocabulaire était rarement adapté et que dire des sujets qu'on leur proposait!

J'ai donc décidé de me mettre au travail et de bâtir un outil pédagogique progressif à l'aide duquel ils pourraient parfaire leurs compétences en lecture et s'approprier un vocabulaire pertinent : une histoire.

J'avais remarqué que certains de mes élèves s'adonnaient à des jeux de rôles et nous étions à l'époque de la trilogie filmée du Seigneur des anneaux. Comme tous les jeunes de la planète, ils étaient friands d'histoires de dragons et de magiciens, d'elfes et de chevaliers celtes.

J'étais un peu perplexe.

Alors, l'idée m'est venue d'écrire à mon tour un récit peuplé de créatures mythologiques. Mais, plutôt que de me nourrir du terreau celte, j'ai décidé de puiser à même le patrimoine tout américain qu'est celui des Atikamekw. Je me disais que de mettre en scène des créatures qui peuplent déjà leur imaginaire ne pourrait que les interpeller et que le lien culturel ainsi tissé me permettrait d'atteindre les objectifs tout pédagogiques que je m'étais fixés. J'ai donc décidé de ma mise en scène : un grand-père raconterait une histoire à ses petits-enfants. Et j'ai choisi mes armes : le roman d'aventure, un genre simple avec un récit linéaire et des personnages typés assez proches de ceux du conte où l'action et les déplacements dans l'espace sont priorisés. J'y voyais un intérêt pédagogique indéniable.

Je me suis donc mis au travail en donnant vie à des lutins, un monstre marin, des animaux dotés de parole... J'y ai mis ma touche de fantaisie. Mon but n'était pas de transmettre une part de culture. Non. Ce que je voulais, c'était simplement mettre à profit un matériau narratif sous-exploité et lui donner une nouvelle forme.

Rapidement, l'aspect didactique de ma démarche a agi comme un frein. j'ai eu du mal à suivre le souffle que mon écriture tentait d'imposer au texte.

Pour que le projet voie le jour, il a fallu que, un soir d'insomnie, je finisse par me dire : "Eille! t'as toujours voulu être écrivain, alors contente-toi d'écrire. Fais un livre!"

J'ai donc troqué mes véléités didactiques pour des ambitions "littéraires".

À ce moment de ma vie, je n'ambitionnais pas d'écrire pour la jeunesse. Loin de là. Je cultivais même un certain snobisme face à cette littérature (dont je refuse de parler au singulier aujourd'hui), que je considérais comme un art racoleur orienté vers un public bien précis, ce qui, à l'époque, était pour moi le contraire de l'art "pur", qui devait consister davantage en une exploration de soi et du monde.

J'y reviendrai.

Mon but était donc de me mettre à l'épreuve et, en un premier temps, de voir si j'étais capable de faire un texte plus long que les nouvelles de une à 10 pages que j'affectionnais et, ensuite, de le faire publier.

Une fois le manuscrit terminé (ce qui m'a pris environ deux ans), je me suis mis à la recherche d'un éditeur.

Mon premier envoi n'a essuyé que des refus, mais parmi eux, un message d'encouragement qui soulignait la qualité de mon travail et la tristesse dudit éditeur de ne pouvoir le publier à cause d'une contrainte éditoriale. C'est donc muni d'un certain enthousiasme que j'ai procédé à un deuxième envoi, au terme duquel j'ai reçu une lettre du directeur des Éditions de la paix de l'époque, qui commençait par ces mots : "Monsieur Poirier, j'ai lu votre manuscrit et je vous félicite..." Malheureusement, l'éditeur ne pouvait donner suite à mon projet, faute de temps et de moyens. En revanche, il me suggérait d'approcher les Éditions du soleil de minuit, ce que j'ai fait. Et en septembre 2008, au terme d'une longue attente et de beaucoup de travail, mon premier roman atterrissait sur les tablettes des librairies.

Bien qu'il ait été plutôt bien accueilli (il a fait partie de la Sélection de Communication-Jeunesse dès sa première année), je retiens surtout de ce qu'il m'a permis de mettre un pied dans le milieu du livre et de me mettre en contact avec Diane Groulx, l'éditrice des Éditions du soleil de minuit, maison d'édition à laquelle je suis encore fièrement associé à ce jour.

Sur la liste des choses à faire dans ma vie, je pouvais biffer "écrire un livre".

Dix ans plus tard, ce titre a toujours des ventes annuelles intéressantes. Il fait partie du corpus suggéré de lectures de plusieurs école amérindiennes, bref il vit et il vit plutôt bien et ça ne peut que me rendre heureux.

Si vous ne l'avez pas lu et que vous désirez le faire, vous pouvez le demander à la bibliothèque de votre école ou de votre quartier ou simplement le commander en ligne en cliquant ici.

N'hésitez pas non plus à commenter ce billet, il me fera plaisir d'échanger avec vous!

Petite anecdote sur ce titre :

Ce livre n'avait pas de titre pendant que je l'écrivais. Je lui en cherchais un, mais je ne trouvais pas. Soudain m'est venue une idée : demander à mes élèves!

Alors je leur ai fait le résumé de l'histoire et je leur ai demandé un mot atikamekw qui représentait la nuit. Nous avons pris quelques minutes et nous avons échangé des idées que je notais au tableau. Mais les suggestions revenaient souvent à des mots difficilement prononçables en français. J'ai finalement jeté mon dévolu sur "Otepiskak", qui signifie "la nuit dernière". Finalement, il a été rejeté, parce que pas suffisamment clair en français...

Ah! les lois de l'éditions!

jeudi 5 juillet 2018

Je me questionne...

Toute la saga qui entoure l'annulation du spectacle Slav me préoccupe. En fait, je me questionne depuis la parution d'un article dans la presse sur la manifestation qui apparentait ce spectacle à du racisme de la part des créateurs. La raison invoquée étant que les responsables n'avaient pas la bonne couleur de peau et qu'ils n'avaient pas réservé une place assez grande à des artistes Noirs.

Je n'ai pas envie de tomber dans l'analyse de ce fait d'actualité ni de faire le procès des intentions de quiconque. Simplement, j'ai envie de réfléchir à moi et à ma propre posture artistique en regard à cette manifestation et ce qu'elle a éveillé en moi.

Tout d'abord, il faut que je fasse le point. Ensuite, je pourrai me positionner sur la question de l'appropriation culturelle.

Ce qui me constitue en tant que créateur

Lorsque j'étais à l'université, j'écrivais des nouvelles. J'étais aussi un militant actif, de plusieurs causes sociales et internationales. J'étais altermondialiste et je passais plus de temps à lire les actualités concernant des Autochtones du Brésil luttant pour la protection de leurs terres ancestrales ou sur les conditions des travailleurs en Asie que sur la politique Québécoise. J'avais plus de facilité à m'identifier aux indigents qu'aux petits bourgeois dont j'étais pourtant issu. En conséquence, et je pense que c'était normal, mes nouvelles mettaient en scène des laissés pour compte, des oubliés de notre société. Par choix, je refusais de nommer les lieux, j'imaginais laisser ce travail au lecteur. Toujours est-il que ma posture narrative était à mille lieues de ma réalité sociale et que je n'y voyais aucun inconvénient.

En 2002, j'ai obtenu un emploi de rêve : je suis devenu enseignant dans une communauté amérindienne isolée. D'un point de vue artistique et philosophique, mon but était de comprendre les Atikamekw de l'intérieur, de me gaver de leur mode de vie et de leur culture afin qu'elle trouve une place dans mon bagage culturel à moi. J'ai été curieux à leur égard. Et critique, il faut le dire. Mais je voulais comprendre ce que nous avions en commun malgré les différences. Je me suis frotté à eux, sans ménagement, mais en tout respect. Du moins j'ai essayé de le faire. De la part de mes élèves j'ai entendu qu'il faudrait tuer tous les Blancs, que les Blancs devraient retourner en Europe, que c'était la faute des Blancs s'il y avait eu les pensionnats, bref des accusations que je pouvais comprendre, mais que je refusais obstinément de subir.

Parce que, au fond, on ne corrige pas un crime contre l'humanité par un autre. Parce que, pour retourner en Europe, il fallait d'abord y être déjà allé. Parce que ma grand-mère, fille d'agriculteur née en 1910, n'avait en aucun cas pris part à quelque décision politique que ce soit. Le drame des pensionnats s'était joué sans qu'elle le sache.

Et j'ai bien pris soin de faire remarquer à mes élèves leur propre métissage. Et le mien. Ensemble, nous avons jeté des ponts les uns vers les autres.

Puis je suis retourné à l'écriture.

Le choix des sujets apparemment ethniques

Et j'ai décidé d'écrire, pour eux, un roman d'aventure à partir de personnages issus de leurs propres croyances. Je trouvais dommage de les voir lire des histoires de dragons et de chevaliers, qui sont des figures étrangères, je voulais un roman 100 % américain.

Était-ce de l'appropriation culturelle? Je ne sais pas.

Mais ce roman m'a laissé sur ma faim.

Puis j'ai souffert d'un épisode difficile. Pour redonner un sens à mon existence, je suis retourné à l'écriture. J'ai voulu faire d'une pierre deux coups. D'une part, j'avais l'impression de ne pas avoir dit ce que j'avais à dire sur les Amérindiens. D'autre part, j'avais besoin de me reconstruire. J'ai donc écrit un second livre. Encore une fois à partir de ce matériau issu d'une culture autre que la mienne, mais tout aussi constituant de ce que j'étais en train de devenir.

Et je suis vraiment très fier de ce livre. Parce que, au-delà du fait qu'il se situe dans un univers autochtone et qu'il décrive la réalité d'une réserve amérindienne, il parle de moi et de ma propre reconstruction. En parlant d'eux, je parlais de moi. Est-ce de l'appropriation culturelle? Je ne sais toujours pas. J'y reviendrai.

Une série de rencontres et de recherches (en plus de mon goût pour la chose internationale) m'ont amené à vouloir écrire sur la résilience. J'ai donc écrit Qu'est-ce qui fait courir Mamadi? en me questionnant sur ce qui fait que certains se trouvent des excuses pour se complaire dans leur misère tandis que d'autres semblent pouvoir se remettre de toute épreuve. La figure du migrant s'est imposée dans mon esprit et j'ai décidé de l'explorer. Encore une fois, j'étais conscient que je touchais un point sensible, mais l'image était forte et belle. Je me suis questionné à savoir pourquoi j'écrivais. Je me suis demandé quelle était ma vision de la littérature et j'ai compris que, pour moi, il s'agit d'une exploration de l'humanité. Au-delà des couleurs et des cultures, elle sert à sonder ce que nous sommes en tant qu'espèce. Elle sert à révéler (ou à chercher) ce qu'il y a de commun en chacun de nous. Pour faire court, j'ai décidé d'assumer le texte jusqu'au bout.

Et l'histoire m'a donné raison de le faire.

Jusqu'à cette semaine.

Mais attendons.

On m'a commandé un roman sur les pensionnats amérindiens et j'ai refusé de le faire. Je trouvais le sujet trop difficile et, surtout trop cantonné dans une culture propre. Je reconnaissais le drame, j'en côtoyais les effets dévastateurs tous les jours. Mais je ne voyais pas comment l'aborder avec le doigté et la délicatesse qu'il méritait. Mais après un réflexion assez courte, mais très intense, j'ai décidé de le faire en explorant la relation père-fils dans l'absence. C'est donc cette question-là que j'ai mis au coeur de mon roman. Et le contexte, c'était celui des pensionnats.

Est-ce de l'appropriation culturelle?

Je ne me suis jamais posé la question avant cette semaine.

Ce n'est pas tout à fait vrai. Je me la suis posée, la question, mais pas sous cet angle.

Lors d'un gala de remise de prix littéraire où j'ai été finaliste, une des membres du jury qui avait jugé mon livre m'a fait part de ses réticences dues au fait que je n'étais pas Amérindien, mais que mon livre lui avait plu quand elle avait compris que j'avais passé beaucoup de temps sur une réserve.

J'ai reçu son commentaire comme une gifle. Ou comme un coup de poignard. Pourquoi? Simplement parce que ce livre n'aurait jamais vu le jour s'il s'était agi d'une histoire réduite aux pensionnats. Dans ma tête, avant même d'en avoir tapé le premier mot, ce livre-là ne parle que de la relation entre un père et son fils dans la distance et l'absence. Il est conçu et édifié à partir de mes propres craintes de père qui part toutes les semaine élever les enfants des autres et qui laisse ses fils à d'autres soins durant la majeure partie de leur enfance. Ce livre, c'est de ça qu'il parle et de rien d'autre, du moins dans ma tête!

Le dépôt du rapport de la Commission de vérité et de réconciliation n'a servi que de prétexte pour que je l'écrive. La demande de l'éditeur n'a qu'allumé la mèche et fourni l'univers narratif permettant mon introspection.

Alors me faire dire que le fait de ne pas être Amérindien enlevait de la valeur à ma culpabilité de père absent...

Je vous laisse compléter ma pensée.

La question de l'appropriation  culturelle

Nous y sommes.

Je dois avouer candidement que ce concept m'apparaît flou et difficile à définir. Bref, j'ignore ce que ça veut dire, l'appropriation culturelle. Je ne sais pas où ça commence ni où ça finit. De la même manière que j'ai du mal à définir la culture québécoise, tant elle est métissée (le sirop d'érable, c'est amérindien; la gigue est irlandaise; la langue est française; mais le couscous que je mange plus souvent que le pâté chinois vient d'Afrique et mon jus d'orange de Floride; mon cinéma est trop souvent américain et les auteurs qui m'influencent sont dans plusieurs cas sud-américains; ma bière est de souche, mais d'inspiration belge), j'aurais du mal à tracer une ligne précise entre deux cultures sans me sentir réducteur.

C'est peut-être parce que je suis Blanc après tout...

Creuser la question de l'appropriation culturelle, il me semble, revient d'abord à définir ce qu'est la culture. Ensuite, il faudrait définir ce qu'est la propriété culturelle. Après on pourrait jaser.

Voici ce qu'en dit l'UNESCO:

Dans son sens le plus large, la culture peut aujourd’hui être considérée comme l'ensemble des traits distinctifs, spirituels , matériels, intellectuels et affectifs, qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe, outre les arts, les lettres et les sciences, les modes de vie, les lois, les systèmes de valeurs, les traditions et les croyances »1. Ce « réservoir commun » évolue dans le temps par et dans les formes des échanges. Il se constitue en de multiples manières distinctes d'être, de penser, d'agir et de communiquer en société2. 

C'est plutôt large et englobant, il faut l'avouer.

Mais j'aime bien la fin de la définition "Ce "réservoir commun" évolue dans le temps par et dans les formes des échanges".

Mais encore là, j'essaie de voir comme Elvis a vu le jour, comment le Gospel est né, comment s'est développé la langue créole et la culture canadienne-française... Dans certains cas, l'échange est un emprunt, dans d'autres, un don. Parfois, la réaction à ce qu'on s'est vu imposer. Bref, la forme des échanges semble pour le moins variable. Et bien souvent discutable.

Et peut-on revendiquer la propriété d'une culture? J'ai du mal à voir comment!

Surtout qu le concept même de propriété culturelle semble absent des Internet, sauf dans le champ juridique lié à la passation des oeuvres d'art.

Difficile, donc, de réclamer la propriété intangible de ce qui n'appartient à personne!

En revanche, on ne peut nier ce que des groupes ont fait et font subir à d'autres groupes. Les cas de l'esclavage en Amérique, des pensionnats autochtones et de l'Holocauste sont plus que probants. Mais est-ce pour autant raciste que d'en parler si on n'en a pas été? Leur compréhension est-elle hors de portée si on n'en a pas été?

Il y a, à mon sens, un piège ici. Un point de bascule où on risque de sombrer dans la ghettoïsation de la pensée et dans la réduction de ce qu'est la culture-même. Mais, encore une fois, je ne sais pas où me positionner ni même si je dois me positionner.

Et, surtout, je réalise qu'on tient ici un sujet de maîtrise ou de doctorat.

Les prochains projets

Depuis le début de ma carrière d'auteur, j'ai souvent utilisé des réalités autres que la mienne pour mettre en scène mes histoires. Si je me suis chaque fois questionné sur ce sujet, jamais je n'ai perçu que c'était mal ou que j'étais dans l'erreur de le faire.

Mes romans m'ont fait rencontrer des classes d'élèves de tous âges et je ne me suis défilé devant aucune de leurs questions. Jamais on m'a fait sentir que j'avais commis un impair.

En revanche, plusieurs des lecteurs de Qu'est-ce qui fait courir Mamadi? m'ont demandé d'écrire la suite ou de leur expliquer le sort d'une des personnages (si vous l'avez lu,vous saurez laquelle). Il m'a fallu plus de 5 ans et, enfin, j'ai trouvé comment répondre à leurs questions. Et je me suis mis au travail.

Puis il y a eu Slav.

Et j'ai douté. Beaucoup. J'ai pensé demander conseil à mon éditrice, qui attend le livre avec impatience.

Mais je me dis que parler d'enfance et de filles-mères, c'était universel. Peu importe le pays ou l'ethnie qui sert de décor.

Le lectorat l'attend.

Il est prêt pour ça.

Et moi aussi.

mercredi 20 juin 2018

"Niska" maintenant disponible en version audio

En marge du Prix TD de littérature canadienne pour la jeunesse et l'enfance, une équipe de Radio-Canada a entreprise de produire une version audio téléchargeable gratuitement sur le site Web du diffuseur.

C'est tout un honneur de me retrouver parmi ce groupe d'auteurs et d'oeuvres triés sur le volet.

J'ai donc été invité à retourner à Manawan, le 20 février dernier, accompagné de l'équipe de production de la société d'état pour y rencontrer la population. Le rappeur, slameur et comédien Samian était du nombre, puisque c'est lui qui prête sa voix à la narration.

Bref, si vous avez envie d'en apprendre un peu plus sur cette rencontre ou si vous désirez entendre le produit final, suivez ce lien. L'hyperlien menant au livre audio, disponible à partir du 21 juin 2018, Journée nationale des Autochtones, se trouve à la fin de l'article.

mercredi 30 mai 2018

Une quête de sens

À 17 ans, je désirais reprendre l'entreprise familiale. Je serais entrepreneur en électricité! Facile, il ne s'agirait que de suivre les traces du père!

Mais l'entreprise n'a pas survécu à une crise dans le bâtiment.

C'est dommage, la vie aurait tellement été plus simple!

Je me trouvais donc devant un vide face à mon avenir.

À la maison, on avait toujours mis l'accent sur les études, il allait donc de soi que je poursuive au cégep, puisque, c'était bien connu, il s'agissait du chemin menant à l'université et que, à la sortie de l'université, les employeurs se battaient pour s'arracher les diplômés!

On croyait ça à l'époque. Du moins, chez moi, on le croyait.

Je me suis donc retrouvé au cégep en quête d'avenir, mais surtout de sens à ma vie. Mes plans d'avenir de jeunesse envolés, je ne savais trop vers quoi me tourner.

J'ai erré de programme en programme, abandonné mes cours, si bien que je me suis retrouvé avec un dossier scolaire de beaucoup en deçà de la moyenne.

Puis, il y a eu la littérature.

Mes cours de littérature m'ont ouvert les yeux sur moi. J'ai découvert la force des textes et des mots qui les composent. J'ai décidé que c'est ce que je ferais : j'écrirais des livres.

Mais j'ignorais comment ce choix de carrière serait reçu dans ma famille. Chez nous, les carrières artistiques n'étaient pas vus comme des choix judicieux, voire valables. Et c'est compréhensible, nous vivons dans un monde où l'art est cantonné au rang du divertissement, pas des habitudes saines de vie. Mais je ne veux pas m'étendre sur ces idées ici. Toujours est-il que, un jour, le père d'une de mes amies a remarqué un jour que j'étais préoccupé et il m'a demandé pourquoi. Je lui ai confié mon désir de me consacrer aux Lettres et mes hésitations. Candidement, il a levé les mains et m'a dit : "t'as juste à le faire!" J'ai donc choisi, ce jour-là que je serais un littéraire.

Malgré mon dossier académique je suis allé rencontrer mon API pour lui faire part de mon intention d'aller étudier en lettres à l'université. Il était plus que sceptique. Il m'a suggérer 1001 programmes techniques, mais, devant mon insistance, il m'a inscrit en Arts et lettres en me disant que je devrais avoir d'excellents résultats et un bon coup de chance pour réaliser mon objectif.

À 20 ans, j'étais accepté à l'UQAM en Études littéraires. En 1995, j'ai découvert l'analyse littéraire. Analyser un texte, pour moi, c'était en révéler la profondeur et la richesse. J'étais bon, on me valorisait et j'y prenais du plaisir.

Mais je n'écrivais pas. Je lisais. Mais je lisais bien.

Puis est venue l'écriture.

Un premier cours de création, dispensé par André Vanasse, fondateur de la maison XYZ, m'a exigé mes premiers textes sérieux : des nouvelles littéraires.

Vanasse avait du métier, en tant qu'auteur, mais surtout, il était un éditeur de renom. Il était exigeant, à la limite de l'intransigeance et n'avait pas l'habitude d'appeler un chat un chien. Dès le premier cours, il nous a mis en garde : "Dites-vous bien une chose, ce n'est pas parce que vous avez écrit un texte qu'il est bon."

Cette phrase invitait à l'autocritique et, surtout, à l'humilité. Je l'ai prise et l'ai inscrite profondément dans mon cortex cérébral. Elle ne m'a jamais quitté.

Un peu plus tard, dans le même cours, un autre phrase prononcée de sa bouche: "Ne cherchez pas de bonnes idées, elles ont toutes été trouvées. Tout a été dit, mais pas par vous." Autre phrase que j'ai inscrite dans ma tête. L'originalité d'un texte ne se trouve pas dans le sujet ou dans le propos, mais bien dans la manière de dire. Une langue originale donne un texte original. Un angle original, donne une histoire intéressante. Il est là, le véritable travail de l'écrivain : trouver un angle et une manière de dire. Je m'accrocherais à ça.

Du cours de Vanasse, j'ai vu des étudiants sortir en pleurant. J'en ai entendu d'autres se plaindre de ses critiques acerbes. Moi, j'en ai retenu deux phrases et la certitude que ce que j'avais à dire pouvait avoir de la valeur, à condition que j'y mette les efforts.

Après le bac, je me suis inscrit en maîtrise. En création littéraire, devrais-je préciser.

J'ai eu du mal à m'adapter. Je ne me trouvais pas suffisamment bon ou cultivé pour rivaliser avec les autres étudiants qui, me semblait-il, avaient toujours des connaissances supérieures aux miennes. Et les profs (Louise Dupré, René Lapierre, Paul Chamberland, pour ne nommer qu'eux) me semblaient tellement connaissant, si formidablement intelligents que j'en étais intimidé et traînais avec moi le sentiment de ne jamais être à la hauteur. Bref, mon amour propre en prenait pour son rhume!

Je devais trouver un directeur ou une directrice de mémoire, quelqu'un qui saurait m'épauler dans mon projet de recherche. Mais j'ignorais encore quel en serait le sujet et j'ignorais vers qui me tourner. Or, j'avais une admiration étrange et une sorte de confiance envers la douceur paisible de Louise Dupré. J'ai donc pris rendez-vous avec elle pour lui demander de diriger mon mémoire.

J'ai oublié la date de ce rendez-vous, mais pas le jour.

En effet, ce matin-là, je m'étais réveillé avec la ferme intention d'abandonner mes études et de... bref, je ne connaissais absolument pas la suite, mais j'avais l'impression que ma vie n'avait plus de sens et que je ne faisais plus que perdre mon temps. Mais j'avais rendez-vous avec Louise. À chaque station de métro, je me demandais si je devais descendre et rentrer chez moi ou continuer mon chemin, à chaque occasion, je me rappelais mon rendez-vous avec Louise. Puis, arrivé à l'université, je me suis rendu à son bureau. Arrivé là, la porte était fermée. C'est ridicule, je sais, mais en voyant la porte close, j'ai décidé d'abandonner. J'ai tourné les talons et c'est là que j'ai entendu sa voix appeler mon  nom. Je ne sais trop par quelle magie elle avait reconnu ma présence, mais elle m'a invité dans son bureau. Elle a senti ma détresse et elle a trouvé les mots pour me rassurer. Elle ne pouvait pas diriger mon mémoire, mais elle a su me rassurer en nommant les qualités qu'elle me reconnaissait et qui étaient celles d'un auteur. J'étais à ma place. Surtout, elle a su me diriger vers des gens qui, à leur tour, m'ont orienté vers les bonnes personnes.

Si bien que j'ai atterri un matin dans le bureau d'André Carpentier avec un projet de roman. Il 'a lu et il m'a dit : "Je pense que nous pourrions travailler ensemble". Au fil de la discussion, nous avons parlé d'écriture, de littérature, puis de genres littéraires. À la fin de notre rencontre, il m'a suggéré d'écrire un recueil de nouvelles, puisque c'était là le seul genre littéraire que je maîtrisais un peu.

Je me suis donc attelé à mon premier projet d'écriture digne de ce nom. André Carpentier m'a donné l'occasion de publier mes premiers textes dans XYZ, la revue de la nouvelle. Pour la première fois, je me voyais un avenir. Mon talent était reconnu et avait une valeur! Et, en outre, à la fin de mon travail auprès de lui, il m'a fait le plus beau des cadeaux. Il m'a dit une phrase que j'entends encore dans ma tête : "Tu sais, Étienne, j'ai accompagné beaucoup d'étudiants et j'ai lu beaucoup de nouvelles, peut-être trop, même, si bien qu'il m'est arrivé de confondre les textes et les auteurs. Mais les tiennes, tes nouvelles, je ne les ai jamais confondues avec celles de personne."

Pour moi, c'était la consécration. Le plus beau compliment qu'on ne m'ait jamais fait.

Et il a ajouté un conseil, un de ceux qui ne s'oublie pas , un de plus que j'ai inscrit dans ma tête : "Le danger, c'est de te répéter." Ne pas écrire deux histoires pareilles, travailler les formes, puisqu'elles sont l'expression du contenu. Explorer. Toujours.

Je pouvais voler de mes propres ailes.

En somme, vous qui lirez ce billet, si vous êtes lecteurs de me livres, sachez que ma carrière, je la dois à ces trois personnes marquantes que je ne remercierai jamais assez : André Vanasse, Louise Dupré et André Carpentier. Biens sûr, il y a eu et il y aura d'autres influences. Mais, à ce jour, aucune n'a été aussi marquante que celle de ces trois professeurs que j'ai croisés et qui, peut-être sans le savoir, m'ont marqué au fer rouge de leur expérience, de leur sagesse et de leur humanité. Et le mot merci ne peut contenir à lui seul toute ma gratitude.

mardi 22 mai 2018

Déjà dix ans!

Je me lève ce matin et je réalise que Mon premier roman, "La clé de la nuit" célèbre ses 10 ans cette année!

Même si mes premières publications (quelques nouvelles publiées en revue dont vous trouverez les traces dans ma bibliographie) dataient de quelques années, je peux affirmer que mon choix de mener une carrière littéraire, je l'ai bel et bien fait avec la parution de ce premier opus.

Je me vois encore lire les lettres des éditeurs et mon incompréhension devant leurs refus. Puis, enfin, recevoir celle des Éditions d soleil de minuit m'annonçant que mon projet était retenu. On croirait que c'était hier.

Depuis, ce sont 9 titres que j'ai fait paraître, cinq prix auxquels j'ai été finaliste, des dizaines d'école que j'ai eu la chance de visiter. Et j'ai l'impression que ça ne fait que commencer.

2018 (ou plutôt les 7 mois qui en restent) sera une année de rétrospective. Je vous convie donc à me suivre dans mon parcours artistique.

Bienvenue à bord!

dimanche 8 avril 2018

Un nouveau membre de Culture club!

La vie d'auteur comporte son lot de surprises et de joies.

Durant des années, alors que je devais quitter ma famille le dimanche pour ne la revoir que le lundi, j'ai écouté l'émission Culture club, de la Première chaîne de Radio-Canada, en me rendant au travail.

Cette émission s'est imposée dans mon esprit comme la meilleure émission culturelle qui soit présentement, toute plateforme confondue.  Enfin, c'est mon opinion.

Et puis, j'ai écrit "Niska".

Mon roman a eu le parcours qu'on lui connaît, ce qui m'a rendu très fier, je ne m'en cache pas, et m'a redonné l'envie d'écrire ou, pour être plus précis, a replacé ma carrière artistique parmi mes priorités.

L'équipe de Radio-Canada chargée de faire la promotion des livres sélectionnés pour le prix TD de littérature canadienne pour l'enfance et la jeunesse a décidé d'en faire une livre audio. Autre grande joie; c'est la première fois qu'un de mes livres est réadapté! Mais ce n'est pas tout, la dame chargée de réaliser le livre audio est également la réalisatrice de l'émission Culture club!

Magnifique!

Voici que le temps passe et que je me prépare pour le Salon du livre de ma ville : Trois-Rivières. Quelques jours avant l'ouverture des portes, je reçois un message de la part de Dominique et compagnie me demandant si je désire accorder une entrevue radiophonique sur les ondes de Radio-Canada... "Bien sûr!" que je réponds. Sans crier gare, je me retrouve en ondes, accompagné de Johanne Despins, en direct d'un océan a l'autre, au coeur de cette émission qui m'accompagnait lors de mes migrations hebdomadaires, à parler de moi et de mon oeuvre.

Je me sentais comme un enfant assis sur les genoux du Père Noel!

Bref, si le coeur vous en dit, vous pouvez écouter l'entrevue intégrale en suivant le lien ici. Bien sûr, je vous suggère aussi d'écouter l'émission du début à la fin, si vous avez quelques heures devant vous!

dimanche 21 janvier 2018

En anglais, s'il-vous-plaît!

Dans la foulés du prix TD, j'ai reçu une invitation à répondre à un questionnaire en anglais pour le compte du blogue 49th Shelf. J'ai décidé de me prêter au jeu, juste pour le plaisir.

Ce blogue fait la promotion de la littérature jeunesse au Canada anglais. Biens sûr, "Niska" ne cadre pas dans leur démarche habituelle, puisque le livre n'est pas traduit en anglais et n'existe donc pas pour leur lectorat habituel.

Mais peu importe, ne reculant devant rien, je l'ai fait quand même.

Si ça vous dit, vous pouvez lire le résultat en suivant ce lien.