mardi 23 décembre 2014

Réimpression de "Qu'est-ce qui fait courir Mamadi?"

Quand j'ai décidé de me lancer dans une carrière d'écrivain, je me suis fixé de petits objectifs. Le premier, il va de soi, était d'être édité. C'est fait depuis 2008 (si on fait abstraction des nouvelles que j'ai fait publier dans XYZ au tournant de l'an 2000). Le second, éviter le pilon, tient toujours et je me croise les doigts pour que ça dure; cependant, je ne me fais pas d'illusions, ça arrivera un jour ou l'autre. Le troisième était de remporter des prix littéraires. Ce dernier ne s'est toujours pas matérialisé, mais, avec quatre finales pour trois romans, je trouve que je m'en tire assez bien; ça ne viendra peut-être pas, mais le parcours de mes livres est au-delà de mes attentes. Finalement, je voulais connaître la joie de voir un de mes romans retourner sous presse. Eh bien, ce sera le cas de Qu'est-ce qui fait courir Mamadi? J'ai appris la nouvelle juste avant Noël et je dois dire qu'il s'agit d'un sacré beau cadeau!

Je n'ai que très peu de choses à voir dans ce bonheur que je partage aujourd'hui. En revanche, c'est à mes lecteurs que revient la responsabilité de cet exploit (oui, oui, dans mon esprit, il s'agit bien d'un exploit!). C'est grâce à vous, qui avez lu, aimé et partagé votre enthousiasme avec votre entourage, que mon petit bonhomme continue son chemin. Et je vous en remercie du fond du coeur.

lundi 17 novembre 2014

Salon du livre de Montréal

Je serai au Salon du livre de Montréal ce samedi, entre 18 heures et 20 heures (je sais, ce n'est pas très long!), afin de promouvoir Malédictions au manoir, 7 histoires à dormir debout au kiosque de Dominique et compagnie. Si ça vous chante, passez me voir, c'est au stand 11!


mercredi 5 novembre 2014

Ah! Écrire...

Nicolas Journet, journaliste au magazine Sciences Humaines s'est penché sur la question de l'écriture dans un article très intéressant, que vous pourrez lire en suivant le lien en bas de ce billet, et qui a suscité en moi ces réactions.

Écrire est un art qui comporte son lot de difficultés intrinsèques. C'est vrai, j'en fais moi-même régulièrement les frais. Combien de fois ai-je abordé la question sur ce blogue? Mais, ne vous en déplaise, j'y replonge.

Contrairement aux arts picturaux, à la musique ou à la dance, l'une d'elle est contenue dans le fait que le processus ne se situe pas dans l'instantanéité. En effet, le mouvement, le son, la patine qu'on étend sur la toile se conçoivent dans l'espace et le temps au moment même de leur production. Le sculpteur travaille une matière malléable, le photographe croque des instants. Les résultats et les avancées sont perceptibles tout de suite.

Mais l'auteur de fiction?

Il y a une disjonction temporelle qui n'existe pas ailleurs entre l'acte d'écrire et le résultat. Bien sûr, on pourra toujours quantifier le nombre de mots écrits par séance et se dire que, ça y est, aujourd'hui on a avancé, mais le fait est que, au fond, on n'en est pas si certain. Pourquoi? Parce que la matière même de l'ouvrage implique un travail dans l'abstraction complète et que cette matière relève du monde du concept davantage que de celui de l'espace et du temps. L'histoire, le récit devrais-je plutôt dire, comporte elle-même ces deux notions, mais de manière latente, en attente d'être activées postérieurement par la lecture. En clair, lorsqu'il accomplit l'acte d'écrire, l'auteur est hors du temps et de l'espace, il doit s'en défaire au profit du texte qu'il produit et qui produira à son tour l'espace et le temps où l'oeuvre pourra s'actualiser. Ce n'est que lorsqu'il se lit qu'il peut prendre acte de son travail. Bref, écrire, c'est surtout lire.

Journet cite Jules Renard, qui affirmait qu'écrire "est une façon de parler sans être interrompu". Eh bien, si cette phrase revêt un charme certain, elle ne pose pas une nuance essentielle à mon sens : il y a écrire et écrire de la fiction. Dans le premier cas, l'idée de Renard s'avère juste. Si j'écris une lettre, je mène un monologue. Mon discours est dirigé dans un sens unique où aucun interlocuteur ne peut intervenir. Dans l'écriture de fiction, la question se complexifie déjà. En effet, l'écriture de fiction n'est pas un monologue, mais un soliloque, un discours qui n'est adressé à personne. Il est présomptueux de croire qu'on puisse écrire de la fiction pour quelqu'un d'autre. Au moment d'écrire, l'auteur ne se situe pas dans un schéma communicationnel standardisé où il produit un message destiné à un lecteur défini et précis. En fait, le message qu'il produit, il se le destine à lui-même. L'auteur de fiction est à la fois émetteur et récepteur des mots qu'il émet. Il s'agit là d'une posture difficile à tenir et productrice d'un sentiment lourd de solitude. L'acte d'écrire, pour l'auteur de fiction, place le locuteur dans une position proche d'une pathologie paranoïde-schizoïde (l'idée vient d'Anzieu ou d'Ehrenzweig, je ne me souviens plus trop). En somme, ça n'a rien de rassurant.

Dans le langage oral, on trouve la gestuelle, la tonalité de la voix, dans la peinture, il y a la texture, la couleur, les formes. Dans la danse, le mouvement et dans la musique les sons. L'art, en général, se nourrit du contexte dans lequel il se réalise. Il en va de même dans l'écriture communicationnelle. Une date, une entête, le nom d'un destinataire fournissent un contexte qui module la communication. 

Pas l'écriture de fiction. 

Ici, il n'y a que des idées, rien d'autre. Et cette posture schizoïde aux limites du soutenable. Mais c'est justement dans cette apparente limite que réside la force de l'écriture. Celle-ci se vit hors-contexte et ne peut compter que sur ses propres forces. Mais ces dernières sont énormes. En effet, puisque le matériau de base est le mot et que celui-ci engendre du concept, chaque mot devient une arme, un atout à mobiliser au profit de l'oeuvre. Les mots employés par l'auteur, le lecteur se les approprie à son tour pour bâtir sa propre représentation de ce qu'il lit. En dehors de cette puissance évocatrice du langage, rien n'existe. Parce que la lecture est nécessairement modulée par le choix des mots employés (c'est un euphémisme!) et que, si les images que le lecteur fait naître viennent de lui, c'est à l'auteur qu'incombe la tâche d'évocation qui les lui fera produire. Le texte fictif devient une bulle où naît un univers à mi-chemin entre celui imaginé par l'auteur et celui qu'imagine le lecteur. Et c'est là, dans les procédés stylistiques, dans le jeu de cache-cache, dans les sauts dans le temps et les non-dits que la magie opère et que le texte devient art.

lundi 15 septembre 2014

7000 visiteurs plus tard...

Le 15 mars 2009, je publiais mon premier article sur Papiers épars. Mon blogue venait de naître.

Papiers épars... Ce nom m'est venu en réponse à la question "mais au fond, que veux-tu proposer avec ce blogue, Étienne?" Comme je ne savais pas trop quoi me répondre, ça s'est imposé... au détriment de "Rien et n'importe quoi" et de "Qu'est-ce que j'ai l'air d'en savoir?"

Je savais que je voulais en faire un outil de promotion, mais, surtout, une plate-forme pour mes réflexions. Parce que, écrire, pour moi du moins, c'est aussi réfléchir. Et je voulais garder la trace de mes questions.

5 ans et demi plus tard, voilà que 7000 visiteurs y sont passés. Jamais je ne l'aurais cru. Il me semble que le 2000ième visiteur est passé hier...

Je sais, il y a sans doute plusieurs visites qui résultent d'erreurs de navigation et j'ai été bombardé par une tonne de robots spammeurs. N'empêche, je suis content et j'ai envie de célébrer la durée et la "popularité" de mon joujou.




mercredi 10 septembre 2014

Prix jeunesse des libraires du Québec

Qu'est-ce qui fait courir Mamadi? est en finale du Prix jeunesse des libraires du Québec 2014! Quelle joie!

En attendant que l'identité de l'oeuvre primée soit connue, j'ai décidé de livrer le fond de ma pensée concernant cet honneur.

Les prix des libraires sont les plus touchants qui soient, parce que ce sont des prix de lecteurs. Il faut savoir que pour la vaste majorité des prix, ce sont les éditeurs qui soumettent les livres au jury. Or ici, ce sont les libraires qui, en défaisant leurs boîtes décident d'ouvrir les pages et d'y poser leurs yeux. S'ils aiment, ils soumettent. S'ils n'aiment pas, ils referment et mettent en tablette.

Le libraire est celui qui accouche de l'auteur. Il sait que ce qu'il vend n'a rien à voir avec les chaussures, les meubles ou les tablettes électroniques, il sait que sa mission est bien plus noble. 

Écrire n'a de sens que si on est lu. Sans la lecture, l'oeuvre reste un objet quelconque. Et un nom méconnu demeure anonyme sur la couverture tant et aussi longtemps que l'oeil du lecteur ne lui a pas donné droit de parole. Plus souvent qu'autrement, il demeure condamné au silence. 

Mais pas Mamadi. Quelqu'un, quelque part, un libraire, a décidé d'y poser les yeux, l'a aimé et a pris la décision de le faire découvrir à d'autres. Ce faisant, il lui a donné vie, lui a trouvé un lectorat, bref, lui a offert une voix à laquelle il n'osait aspirer, lui a permis de courir encore et encore et de répandre sa joie de vivre. Cette personne, ce jour-là, a transformé ce livre qui a marqué ma vie en livre qui marque. Et pour cela, que je gagne ou non, je serai toujours reconnaissant. 

Longue vie aux libraires!

Et merci, du fond du coeur, pour l'honneur.

lundi 8 septembre 2014

De la nationalité de la littérature

Le douze août dernier a eu lieu un vaste mouvement en faveur de la littérature du Québec, de l'achat des livres des auteurs québécois devrais-je dire. L'événement, qui a largement été couvert par des médias d'ordinaire indifférents (c'est le moins qu'on puisse dire!), a eu l'effet d'une bouffée d'air frais pour la chaîne du livre d'ici. 

Tout ça est, pour le moins, positif.

Mais depuis?

Depuis, c'est le retour au silence dans les média.

D'autres événements ont été imaginés pour garder le livre au goût du jour. En effet, du 8 au 14 septembre, on invite les gens à laisser traîner des livres dans des endroits publics dans l'espoir que ceux-ci soient adoptés par de nouveaux lecteurs. 

Parmi eux, combien origineront du Québec?

En outre, une chaîne sévit sur Facebook en ce moment. Une chaîne qui demande de publier une liste de dix livres qui nous ont marqué en tant que lecteur. 

Je trouve l'exercice tout à fait charmant et j'ai bien hâte qu'on m'invite à y participer.

Or, j'ai lu un commentaire qui soulignait que trop peu de titres québécois s'y trouvaient. 

Nous y revoilà.

Encore une fois la même critique : trop peu de livres québécois s'y trouvent (combien en faudrait-il pour que ce soit acceptable?). Ce qui soulève quelques interrogations intéressantes. Parmi elles, comment définir une littérature nationale? Je me suis toujours posé cette question sans trop y trouver de réponse. 

Suffit-il qu'un livre soit écrit au Québec pour qu'il soit considéré comme un livre québécois? Dans ce cas, si l'auteur est étranger, écrit-il du québécois? Si le livre est publié au Québec par un étranger ou à l'étranger par un auteur d'ici, qu'en dit-on? S'il est écrit dans une autre langue que le français? Si l'intrigue, les personnages sont d'ailleurs? Bref, qu'est-ce qu'une littérature nationale?

Comment classer ma propre oeuvre? Deux romans dont les protagonistes sont autochtones et un troisième dont le héros est Ivoirien... Au moins, chacun se déroule (le dernier y trouve sa fin) sur le territoire géographique du Québec. Mais comment les classer sur une base ethnique?

En revanche, bon nombre de titres d'ici (surtout dans la littérature de genres, dois-je le souligner?) qu'on voudrait québécois comportent des personnages avec des noms à consonance étasunienne et se déroulent dans un environnement qui l'est tout autant. On s'y trouve, à mon sens, bien loin du sentiment d'affirmation national, mais plutôt - comment dire? - dans une sorte de pastiche de colonisé, à des lieues de ce qu'on pourrait revendiquer comme une littérature du Québec et ce en dépit du fait qu'ils soient publiés et écrits par des gens d'ici. 

Bon.

Personne n'est obligé de partager mon opinion, elle n'engage que moi et je ne revendique ni ne condamne rien ni personne. Je réfléchis. Simplement.

Ceci dit, la littérature québécoise doit-elle faire fi de ce qui se passe ailleurs et se nombriliser pour s'affirmer? Je ne le crois pas. En fait, se je me penche sur mes propres influences littéraires et sur les projets que je poursuis ou que j'ai poursuivis, je dois constater que mes références sont des plus bigarrées. Parmi les Marquez, Auster, Vian, Barrico, je trouve bien les Aquin, Ferron, Hébert et Beauchemin. Le Québec apparaît toujours dans le processus, cependant, et je me fais un point d'honneur de le mettre au coeur de mes préoccupations.

J'y ai mes racines, c'est normal.

 Mais il n'est jamais le sujet de mon texte. Du moins ce n'est pas encore arrivé. 

Malgré tout, je n'arrive toujours pas à me faire une idée sur les critères de sélection de ce qui relève d'une littérature nationale ou pas. Et je me demande si, aujourd'hui, ce débat a un sens. 

Pour moi, Rawi Hage, Wajdi Mouawad, Kim Thuy sont québécois. Je ne veux pas que ma nation se passe de leur talent, peu importe la langue dans laquelle ils écrivent, leur origine, celle de leur éditeur ou leurs opinions politiques.

En revanche, je ne peux soutenir les préjugés (positifs ou négatifs) dont fait l'objet le livre publié ici et surtout celui qui porte sur les réalités d'ici. Écrire Montréal, Trois-Rivières, Matane vaut tout autant que d'écrire New-York, Paris ou Saint-Petersbourg. La littérature est un exercice d'humanisation et l'humain est beau ou laid partout. 

Le Québec n'est ni une qualité ni un défaut. Et pour servir la littérature d'ici, il faut d'abord servir la littérature. Et l'humain. Pour ça, il faut des oeuvres de qualité. Et les promouvoir avec efficacité. Sauf qu'on le snobe dans les média et sur les tablettes de nombreux libraires. Et de nombreux lecteurs se contentent de le regarder du coin de l'oeil sans en tourner les pages. 

Pourquoi?

J'ai bien peur que le cycle soit difficile à briser, faute de super-vedettes... Tiens! Il me vient une idée qui pourrait solutionner ce dernier point : si on produisait une télé-réalité - on pourrait l'intituler La résidence - dans laquelle on montre 12 écrivains (6 hommes et 6 femmes) enfermés dans une maison à travailler et à discuter de leurs préoccupations. Sûr que le public se délecterait de les voir fixer l'écran de leur ordinateur et discuter syntaxe et narration. On produirait enfin nos propres vedettes!

Bien sûr, je rigole. Il n'y a pas de spectacle à faire avec la littérature. L'événement est contenu dans ses pages, pour peu qu'elles soient lues.

N'hésitez pas à commenter ce billet. 

mercredi 23 juillet 2014

Écrire avec la rage

Je suis en train de mettre la touche finale à un livre, un tout petit roman qui s'adresse à des premiers lecteurs. On parle d'un texte tout court, écrit en un peu moins de trois semaines.

Mais mon intérêt n'est pas, ce matin, de parler de cette histoire, mais plutôt d'explorer l'état d'esprit dans lequel elle a été écrite.

Normalement, lorsque je m'installe pour travailler, j'aime me mettre dans un état assez neutre (café, musique, lecture des actualités font partie de ma préparation). Une routine stricte, en somme, qui assure l'équilibre et la continuité du texte, me semblait-il. Or, dans ce cas-ci, il en est allé tout autrement. En effet, la nécessité d'écrire ce livre (celle d'écrire, devrais-je dire) est née d'une vive frustration tout à fait extérieure à mon travail d'écrivain, une frustration telle que l'écriture m'a semblé le seul refuge possible, le seul moyen de redonner un sens à ma vie. 

Bon, c'est un peu fort, j'en conviens. Mais, n'empêche, au moment de me mettre au travail, c'est bel et bien l'état d'esprit qui m'habitait.

J'ai donc commencé par contacter ma maison d'édition pour leur annoncer qu'ils auraient un nouveau titre de ma part dans la semaine.

C'était ambitieux.

Mais cette rage qui m'a fait poser les doigts sur le clavier s'est avérée un vecteur puissant. Elle a donné du rythme à mon écriture et a permis de laisser aller les idées, que je me suis efforcé de coucher sans retenue sur le clavier de mon ordinateur. Il faut comprendre que j'ai l'habitude de peser chaque mot et que mon rythme d'écriture  normal est très, très lent. Je pense soigneusement les phrases, m'applique à la ponctuation avec une minutie qui frise la maladie mentale. Mais dans ce cas-ci, je me suis permis de "vomir" mon texte, il fallait que je le fasse, c'était une question d'équilibre. 

Et les résultats ont été au rendez-vous.

Bien sûr, la rage s'est apaisée en cours de projet (après l'écriture du premier quart du livre), mais j'ai continué de m'efforcer à écrire avec un rythme soutenu et spontané, sans retenue. Comme le temps de réalisation du projet était également un facteur, j'ai écrit le matin, le soir, dans tous mes temps libres, ce que je ne fais jamais en temps normal (j'ai l'habitude de privilégier une plage horaire fixe). 

Routine, que je dis.

Je me suis donc placé hors de ma zone de confort. J'ai coutume de le faire au niveau thématique et formel, mais pas dans mes habitudes de travail. C'était donc une première. Et ç'a été fructueux.

Finalement, la rage a fini par passer et le texte est complété outre quelques ajustements mineurs. L'éditrice est intéressée à donner suite au projet, les beta-lecteurs sont satisfaits. Il y aura donc fort probablement un livre. Mais il reste une leçon que j'ai apprise et que je vais m'efforcer de retenir, voire de me répéter le plus souvent possible : il n'est pas nécessaire de tout contrôler, écrire peut relever d'une pulsion frénétique.

Pour ce qui est des détails sur ce projet, il faudra faire preuve de patience. Les nouvelles viendront bien assez vite.

lundi 16 juin 2014

Commentaires sur les oeuvres finalistes au Prix jeunesse des libraires du Québec, catégorie 6-11 ans

La librairie Vaugeois a publié un commentaire sur chacun des livres retenus pour la finale du Prix jeunesse des libraires, par l'entremise du libraire Édouard Delaplace. Vous pouvez lire ce qu'il pense des trois oeuvres toujours en lice en suivant ce lien: 

mercredi 4 juin 2014

Entrevue en marge du Prix jeunesse des libraires du Québec 2014

Vous ne le savez peut-être pas, mais Qu'est-ce qui fait courir Mamadi? est en finale du Prix jeunesse des libraires du Québec 2014 dans la catégorie 6-11 ans. C'est tout un honneur!

En marge de ce prix, qui sera remis le 17 septembre prochain lors d'une soirée tenue dans le cadre du FIL (Festival international de littérature), les auteurs finaliste (nous sommes au nombre de 3) ont répondu à une entrevue que vous pouvez lire en suivant ce lien : http://revue.leslibraires.ca/articles/litterature-jeunesse/prix-jeunesse-des-libraires-2014-finalistes-6-11-ans 

vendredi 30 mai 2014

Quel est ce problème avec le bonheur?

Je suis un homme heureux, qu'on se le dise. J'aime ma femme ainsi que mes enfants et ceux-ci comme celle-là me le rendent bien. J'ai un tas d'intérêts divers - allant de la pêche aux arts en passant par la mycologie - et un métier qui me convient. Une carrière littéraire somme toute intéressante. Bref, je me considère choyé et heureux.

C'est dit.

Mais quel est ce problème que j'ai, dans l'écriture, avec le bonheur?

On dit qu'on n'écrit jamais que sur soi.  J'ai toujours eu coutume de rectifier : on n'écrit jamais qu'à partir de soi. Or, quand je m'installe à ma table de travail, les idées heureuses semblent fuir mon cerveau pour laisser la place à des images sombres, parfois scabreuses. Bien loin de ce que je vis au jour le jour...

Pourquoi?

Parce que la posture de l'écrivain n'a simplement rien à voir avec celle de l'homme au quotidien, il me semble. En effet, il existe une ambiance, une forme d'état narratif où l'écrivant s'installe pour produire son monde. Et s'il puise sa source au fond d'un terreau tout personnel, ce monde n'a pourtant que peu à voir - ou à, tout le moins, il n'entretien aucune nécessité corrélationnelle -  avec la réalité factuelle de celui ou celle qui écrit. Comme chacun, j'ai aussi ma part ténébreuse, mais elle n'est rien de plus que l'ombre produite par la luminosité de ma vie, ceci dit en tout humilité. Et pourtant, dans l'écriture, c'est cette ombre qui fait surface et inonde le tableau, comme dans une oeuvre de Caravage.

Un deuxième point, celui-ci vieux comme le monde, peut sans doute fournir une part d'explication. Vivre la mélancolie dans l'art répond peut-être à un besoin de préservation, une forme d'autodéfense cathartique. Peut-être ai-je cette nécessité inconsciente et perverse de me vautrer dans la misère et que l'art est mon exutoire. C'est possible. Enfin, je pense sérieusement qu'il y a là une piste de réflexion intéressante.

Tout ça est bien intéressant. Mais n'en demeure pas moins que je me surprends parfois à jalouser ceux et celles qui semblent avoir cette faciliter à faire naître en trois lignes, en quelques mots, le sourire de leurs lecteurs. Moi, je n'y arrive que difficilement.

jeudi 17 avril 2014

De nouvelles nouvelles!

Qu'est-ce qui fait courir Mamadi? est en lice pour deux nouveaux prix et non les moindres! Bien qu'il a été coiffé au fil d'arrivée du Prix des nouvelles voix de la littérature, j'ai appris dernièrement qu'il a été retenu parmi les finalistes du prix Hackmatack ainsi que du Prix Jeunesse des libraires du Québec. Chouette, n'est-ce pas? Moi, personnellement, je suis aux oiseaux!

Voici deux liens vers le prix des Libraires :
http://www.prixdeslibraires.qc.ca/_jeunesse/selections/2014/5_11
http://ici.radio-canada.ca/nouvelles/arts_et_spectacles/2014/05/13/001-prix-des-libraires-2014-laureats-et-finalistes-jeunesse.shtml

Et celui vers le site officiel du prix Hackmatack - le choix des jeunes :
http://hackmatack.ca/fr/

mercredi 12 mars 2014

Prix des nouvelles voix de la littérature

Qu'est-ce qui fait courir Mamadi? continue son petit bonhomme de chemin. 

La nouvelle est sortie aujourd'hui : mon troisième roman (et mon quatrième livre) a été sélectionné parmi les trois finalistes du Prix des nouvelles voix de la littérature! Et j'en suis totalement honoré.

Vous pouvez lire la description dudit prix en suivant le lien:

Ce n'est pas la première fois qu'un de mes livres atteint finale d'un prix. L'envol du pygargue s'était hissé jusqu'à la finale du prix Québec/Wallonie-Bruxelles de littérature pour la jeunesse en 2011, s'inclinant à l'arrivée devant Le chasseur de loups-marins, publié aux 400 coups. Un grand honneur, surtout dû au fait que ce prix revêt un petit quelque chose d'"international"... Enfin.

Cette fois-ci la chose est différente. Le Prix des nouvelles voix de la littérature n'a pas cette aura d'outre-Atlantique, il s'agit d'un prix régional. Mais il a une plus grande valeur encore à mes yeux et c'est dû au fait qu'il mélange tous les genres. La poésie y est considérée, le roman historique, le polar, la chicklit, tout! C'est donc dire qu'il souligne la qualité des meilleurs livres des deux dernières années, peu importe le genre ou le public ciblé. Et c'est de ce dernier point que je tire ma plus grande fierté : avant d'être un livre jeunesse, Qu'est-ce qui fait courir Mamadi? est désormais reconnu comme un très bon livre!

Voici le lien menant au communiqué de presse annonçant la nouvelle :
http://www.sltr.qc.ca/wp-content/uploads/2014/03/Communiqu%C3%A9-PNVL.pdf

lundi 10 mars 2014

Salon du livre de Trois-Rivières

Le vingt-sixième Salon du livre de Trois-Rivières se tiendra du 27 au 30 mars 2014 sous le thème "À rendre fou". Encore une fois, j'aurai la chance d'y rencontrer les lecteurs et de faire la promotion de mon petit dernier, "Qu'est-ce qui fait courir Mamadi?". J'espère que vous serez nombreux à passer me voir!

Je serai au kiosque numéro 16, que vous pourrez trouver en consultant le plan du site en suivant ce lien : http://www.sltr.qc.ca/salon-du-livre-2014/plan-du-26e-salon/

Voici l'horaire de mes séances de dédicaces :

Le jeudi 27 : 16h à 18h
Le vendredi 28 : 16h à 18h
Le samedi 29 : midi à 14h et 16h à 18h
Le dimanche 30 : 10h à midi

Plus d'informations à venir.

mercredi 12 février 2014

Lettre à moi-même


J’écris cette lettre pour moi-même, histoire de faire le point sur ce qui va et ne va pas dans ma pratique d’écriture. 

Sûr qu’avec le temps et l’expérience, nombre de problèmes liés à mon art se sont évaporés comme l’eau au soleil. Et je suis fier de m’être tenu jusqu’à présent loin du sentiment de satisfaction qui guette l’artisan, mais qui est l’ennemi de l’artiste. Et j’ai la prétention d’être un artiste. En effet, j’ai le sentiment sincère de me renouveler et cette préoccupation qui m’est chère se trouve au cœur de ma démarche. Je me garde de racoler, de vouloir séduire. Je dis, je conte à ma manière et en essayant de renouveler mon art. Je suis fier de ça.

Il a coulé beaucoup d’eau, une eau teintée de reconnaissances qui pourraient faire l’envie de quelques uns. Pas de tous, d’autres sont beaucoup plus décorés et reconnus que moi. Il y a quand même de quoi jeter un œil assez satisfait sur le chemin parcouru et ma situation me sied très bien. 

Mais regarder derrière n’aide en rien à avancer. Comme dirait le philosophe, l’avenir se trouve devant. C’est là que se dresse la montagne. Et les périls y sont nombreux.

Mes occupations quotidiennes sont multiples et, trop souvent, la littérature n’y trouve pas sa place. La régularité me fait défaut et c’est là, à mon sens, qu’il y a le plus à faire. Bêtement, il faudrait me bâtir un horaire et le respecter. Si écrire revêt une importance pour moi, je dois y consacrer l'énergie nécessaire  et placer cette activité en tête de la liste de mes priorités. Pour le moment, ce n’est pas le cas. Pas assez souvent du moins.

Deuxième point à améliorer : me concentrer sur un projet à la fois. C’est sans doute l’élément crucial des problèmes que je rencontre. Si Dany Laferrière se définit comme le titreur le plus rapide d’Amérique, je suis sans doute un tireur d’élite dans la catégorie des nouvelles idées. Mais le problème inhérent à cette imagination foisonnante est que je change de projet comme je change de chemise, de sorte que, à la moindre difficulté, j’ai tendance à passer à autre chose. Il y a, dans mon ordinateur, des dizaines de romans, contes ou nouvelles entamés et laissés en chantier. Tous des livres qui, au moment de me mettre à leur rédaction, valaient la peine d’être écrits. Des avortons d’histoires qui n’ont pas dépassé leur stade embryonnaire. Un gâchis. Et pour chacune, une ou plusieurs excuses. Suis-je le roi des pleutres?

Indéfendable.

Je dois aller au bout de mes idées, bonnes ou mauvaises et écrire en faisant fi des difficultés. Remettre mon ouvrage cent fois sur le métier. Si le premier jet est maladroit ou sujet à des réserves, je dois passer outre et laisser naître le texte. Tous les accouchements ne peuvent être faciles, autrement, le génie serait l’apanage de tous! À chercher la facilité, c’est mon génie à moi qui souffre. Alors, voilà : pour les prochains six mois, je me fais la promesse de reprendre une de ces histoires échouées et d’y travailler chaque jour. Jusqu’à ce qu’elle vive.

Lire aussi. 

Je lis, bien sûr, mais trop peu. À l’horaire, je dois également prévoir une période de lecture quotidienne. Un test réservé au ressourcement dans tous ces livres que je n’ai pas encore lus. Je vais en faire la liste, tiens! Me les procurer et les classer en ordre de priorité. 

Ça commence demain.

dimanche 2 février 2014

Du coq à l'âne

Passer du coq à l'âne, c'est une expression qui me sied bien.

Je change d'idée sans arrêt. Je m'emballe pour une histoire, pour un projet, puis je m'essouffle et je change de sujet.

Et je fais le coq avec cette nouvelle idée qui, cette fois est la bonne. Certainement! Jusqu'à ce qu'apparaissent les difficultés inhérentes au travail de l'écrivain. Une scène qui manque. Une rupture dans le ton. Ou autre chose. Et voilà que se pointe une nouvelle idée. Et hop! Je passe du coq à l'âne et, comme un con, j'abandonne mon projet pour un autre.

J'ai fait le coq.

Je suis un âne.

Mais voilà, c'est avec cette tête de mule qui est la mienne que je me relance dans mon histoire de pigeon. Et cette fois je la mènerai à terme, qu'elle soit bonne ou mauvaise.

Enfin... si je ne change pas d'idée!

Si ça vous chante d'aller voir un peu ce que j'ai déjà dit sur ce projet, vous pouvez suivre le lien suivant:


jeudi 16 janvier 2014

Comme un disque rayé

Je suis à plat.

J'essaie d'entamer un nouveau projet et j'ignore par où le prendre, à quelle prise m'agripper.

On m'a demandé des textes de chansons. 

J'étais enthousiaste, je ne le suis plus.

Je suis d'abord un conteur, un faiseur d'histoire. J'ai l'habitude d'inventer des univers pour moi, d'aligner les mots à ma manière de les relire à mon rythme propre, selon le souffle qui est le mien. Et de les donner à lire une fois le travail terminé. Cette fois, je dois écrire des mots pour un autre, une voix étrangère. Des mots de sons avant que d'être de sens. Des mots à mettre en musique. 

Je dois plaire.

Je n'en ai pas l'habitude.

On l'a galvaudé mille fois, tous les auteurs le disent avec une honnêteté à géométrie variable, c'est un cliché, mais c'est tout de même la vérité : je n'écris pas pour plaire. L'écriture est pour moi, d'abord et avant tout, une rencontre de soi à soi. Il s'agit d'un processus personnel et intime où il est très difficile de faire une place à l'autre. Enfin, je parle ici du processus de conception du texte, du choix des enjeux, des thèmes,  de l'élaboration du premier jet. Ensuite, bien sûr, un regard extérieur est essentiel pour relever les manques, enrichir l'histoire, attirer l'attention de l'auteur sur les incohérences. Mais le choix de l'histoire et des personnages, le point de vue développé, bref, le fond ainsi que la forme sont choses où toute intervention extérieure me plonge dans un inconfort incommensurable.

Celui pour qui j'écris n'essaie pas de s'immiscer dans mon travail. Il a une totale confiance en mes capacités, une confiance qui outrepasse sans aucun doute la mienne. Et pourtant, je n'arrive pas à me le sortir de la tête. Comme si son ombre planait au-dessus de moi, comme s'il était présent à chaque fois que j'essaie de m'asseoir à ma table. Comme si... Comme si je n'étais pas seul dans le processus. Et le malaise qui s'ensuit me paralyse.

Je tourne en rond. Je me répète. Je me sens comme un disque rayé qui n'arrive pas à mettre la note finale à sa musique.

lundi 6 janvier 2014

L'heure du vote a sonné!

Le concours de photos pour l'arrivée de "Qu'est-ce qui fait courir Mamadi?" est maintenant terminé et je tiens à remercier tous ceux et celles qui ont bien voulu se prêter au jeu. Il est maintenant l'heure de déterminer le gagnant ou la gagnante. Comment faire? C'est tout simple. Vous vous rendez sur le billet intitulé "Concours: Mamadi rencontre ses premier lecteurs" (http://etiennepoirier.blogspot.ca/2013/11/mamadi-rencontre-ses-premiers-lecteurs.html) et vous choisissez la photo qui vous plaît le plus. vous commentez le même billet en décrivant l'image de votre choix. L'image qui aura attiré le plus l'attention sera élue grande gagnante et son auteur récompensé par un de mes livres, au choix, dédicacé et livré à l'adresses qu'il ou elle désire. La photographie gagnante sera connue le 16 janvier.

Merci de votre intérêt et espérons que vous serez nombreux à participer!