jeudi 18 avril 2013

L'imposture


Les écrivains sont des personnages plus grands que nature, leur métier est noble, leur oeuvre est essentielle à la compréhension du rapport entre les humains.


Ils ne sont pas tous comme ça, je le concède.

Mais ceux à qui je m'identifie (attention : je n'ai surtout pas dit "à qui je me compare"!) le sont. Je fais référence aux Garcia Marquez, Anne Hébert, Kafka, Kundera, Aquin, Vargas Llosa, Shakespeare, Hemingway, Ferron, Laferrière et la liste pourrait s'étirer.

Un mythe les entoure. Et c'est intimidant.

Leur poids me pèse à chaque fois que je m'installe devant mon ordinateur pour écrire. Je souffre d'un sentiment d'imposture qui me rend mal à l'aise vis-à-vis de mon propre exercice d'écriture. Une impression constante de ne pas être à la hauteur.

Il devient évident qu'il s'agit d'un sentiment dont je devrai m'affranchir un jour ou l'autre. J'ai pris l'habitude de m'éclairer à la lumière de leur aura, je dois constater qu'ils me font ombrage, que les livres qu'ils ont écrit n'ont pas nécessairement besoin de la majuscule dans leur titre. Que la grandeur de leur auteur, si elle existe toutefois, réside dans le geste qu'ils ont posé maintes fois et qui consiste simplement à aligner des mots et à faire vivre un univers empreint de leur propre humanité, bref à écrire. Et que ça, ça m'est permis. Il faut que ça le soit. 

J'ai écrit plus tôt que j'avais du mal à me mettre au travail sans avoir l'impression de produire quelque chose de majeur.

C'est encore vrai.

Et c'est lourd.

Peut-être est-il temps que ça cesse et que je me contente finalement de faire ce foutu livre auquel je me butte depuis trop longtemps. Ce sera ça de fait. De toute manière la taille de la majuscule dans le titre sera déterminée par d'autres...

Mais en attendant, elles me brûlent les doigts, les touches de mon clavier...


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Tout commentaire jugé diffamatoire ou désobligeant sera supprimé.