lundi 7 mars 2016

Un jour, je serai un auteur

Hier soir se terminait la relâche scolaire. Une belle semaine à jouer dehors avec la famille et à passer du temps avec les amis. Une semaine splendide avec de la neige et du soleil, une semaine à me faire questionner sur mes projets et à fournir des réponses enthousiastes...

Mais, hier soir, en ouvrant mon ordinateur, je me suis aperçu que je l'avais rangé dans mon sac sur le mode veille. Pile à plat, donc. Je branche le cordon et je mets la machine en route. L'écran s'allume et apparaît une série de mots alignés que je connais pour les avoir écrits. En voyant clignoter le curseur : malaise. Dans une boîte à droite du texte une question m'est posée, insolente: "reprendre le travail où vous l'avez laissé... 10 jours plus tôt?"

Et là, ce sentiment d'imposture.

Qu'ai-je fait durant ces dix jours?

Ah oui! La relâche...

On entend souvent dire qu'écrire est d'abord et avant tout un plaisir, j'ai déjà abordé le sujet sur ce blogue avec, comme conclusion, que, pour moi, le travail ne se fait pas nécessairement dans la joie.

On entend également qu'il faut de la discipline, qu'une carrière d'écrivain se bâtit sur un horaire implacable et au sacrifice de la vie sociale...

Il est là, le problème.

J'aime mes enfants et j'aime mes amis, il me semble toujours que je ne leur consacre pas suffisamment de temps. Il est vrai que ma situation m'empêche de partager leur quotidien. Alors, quand je les vois, c'est la fête. J'ai le réflexe naturel de suspendre mes activités et de leur diriger toute mon attention. Or, ce faisant, je cesse d'être l'écrivain qu'ils m'imaginent être.

Et mes projets piétinent...

En ouvrant mon ordinateur hier, j'ai pris conscience que ce livre auquel je travaille ne cesse de s'étirer. En fait, il serait plus juste de dire que j'en interromps constamment la rédaction, si bien que j'en parle depuis des années.

Pourquoi?

D'une part, mes deux plus récents livres (Niska, qui paraîtra sous peu, et un second dont je tairai le titre, puisqu'il est en processus d'édition) sont le résultat d'échéanciers serrés et d'un rythme d'écriture soutenu. Deux bons livres aux dires de ceux qui les défendent. Je constate donc que je réponds à cette discipline du travail soutenu et que me fixer des dates de tombée me sied bien.

D'autre part, ce livre, en plus d'être le premier chantier "adulte" auquel je m'attaque depuis longtemps, s'avère est le plus ambitieux roman que j'aie entrepris. Il y a sans doute, dans la procrastination, une part importante d'intimidation. Ce texte m'intimide. Mais pour passer outre, il me faut un horaire et de la discipline. C'est à ce prix que, un jour, je deviendrai l'auteur que je me suis promis de devenir.

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