dimanche 2 septembre 2012

Retour aux sources


Je retourne à la nouvelle. La vraie. La bonne. La littéraire. J’y retourne et, c’est étrange, je m’y retrouve comme un autre.

Écrire de la nouvelle, c’est prendre le temps de la brièveté. Drôle à dire, mais pourtant... Si dans la plupart des cas bref et rapide peuvent sembler synonymes, il n’en est rien dans cette écriture où chaque mot compte, où chaque phrase doit être ciselée et polie pour produire un maximum d’effet.

Car la nouvelle cherche à produire un effet, un choc. Et pour que le lecteur soit happé, rien ne doit être laissé au hasard. Chaque nouvelle doit posséder un ton, dicté par le choix du vocabulaire utilisé, la longueur les phrases, la syntaxe, l’angle avec lequel le sujet est abordé, ce qu’on choisit d’y dire, ce qu’on choisit d’y taire. C’est un travail d’orfèvre, fait de minutie et de patience, où toute aspérité gâche l’effet de la captation du coup d’œil. 

Or, je réalise que le roman m'emballe et me pousse à aller trop vite. Et que je me perds en tentant d'atteindre la fin, plutôt que de me concentrer sur le moyen, qui est, à mon sens, le véritable travail de l'écrivain. Puisque écrire est un art et que l'artiste doit d'abord et avant tout jouir et pousser les limites de son médium et non pas se contenter de réaliser une image, un son, une histoire. Parce que ça, tout le monde peut le faire et que pour naître en temps qu'artiste, on ne peut sombrer dans la masse du quelconque.

La nouvelle constitue un rempart contre la banalité. Si non, elle n'est pas nouvelle. Elle est, de ce fait même, une source à laquelle il est essentiel de boire de temps à autres.

Voici un lien menant à trois de mes nouvelles, parues dans XYZ, La revue de la nouvelle il y a plusieurs années : http://www.erudit.org/culture/xyz1016803/auteurs.html?aut=Poirier,%20%C3%89tienne. À vous d'apprécier.

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